28/03/2022

[INCROYABLE MAIS VRAI] Des élèves dispenseraient-ils désormais les cours ?

Pour la première fois dans l'histoire du campus, c'et une classe inversée un peu particulière qui a été mise en place, ce vendredi 1er avril, pour une classe de première et une autre de terminale. Les élèves ont pris la place de leurs professeurs qui, pour leur part, ont emprunté la position de lycéens.

Oblade Thazard, élève en terminale à Saint-Paul et à l'origine de l'idée, nous explique le sens de son projet.

« Il est évident que le plus dur a été de convaincre la direction et les professeurs, concède-t-il. Mais, contre toute attente, beaucoup étaient hyper motivés : c'est vrai que c'est une expérience très originale ! »

Seuls devant une classe d'une vingtaine de professeurs, les lycéens qui ont tenté l'expérience ont pu se rendre compte de l'important travail de préparation réalisép par ces mêmes professeurs avant leurs cours. C'est qu'il ne s'agissait pas d'improviser ! Tous ont dû préparer des documents, faire des photocopies, projeter un diaporama à leurs nouveaux "élèves"...

Si l''expérience a aussi été très déroutante pour les professeurs, qui ont fait la queue dans les couloirs et investi la file du self à midi, beaucoup ont apprécié l'initiative, qui a fait bien plus que les ramener à l'époque pas si lointaine où eux-mêmes étaient sur les bancs.

« On a vraiment beaucoup de choses à apprendre de nos élèves, déclarait ainsi un professeur de sciences. Ce serait intéressant si nous pouvions renouveler plus souvent cette initiative ! »

Numérique, dessin, montage vidéo, photo ou culture générale : les cours proposés étaient nombreux, dselon les talents, les savoirs et les affinités que pouvaient avoir les "professeurs"d'un jour. « Je voulais aussi montrer que les lycéens ont plein de choses à enseigner, qu'ils ne font pas des jeux vidéo », explique Oblade.

Des cours d'EPS dispensés par des lycéens sportifs de haut niveau, un temps envisagés, ont été annulés pour des raisons d'organisation et de sécurité. Mais l'expérience reste un succès à tout point de vue, s'accordent à dire professeurs, élèves et membres de la direction.

« Avec cette initiative, chacun se met à la place de l'autre, poursuit Oblade. Beaucoup d'élèves ont promis qu'ils allaient être plus respectueux et arrêter de bavarder, car c'est vraiment difficile quand on se met à faire cours dans ces conditions. À l'inverse, des profs se sont rendu compte qu'enchaîner huit ou neuf de cours dans la journée sur des sujets complètement différents, ça demande une certaine adaptation et que les "problèmes de self" invoqués par les élèves le midi ne sont pas que des excuses pour arriver en retard... »

Voyant l'unanimité des réactions, des professeurs ont souhaité reconduire d'eux-mêmes l'expérience, qui devrait être reproduite à plus grande échelle l'année prochaine.

Reste que seuls des volontaires ont participé à cette première expérimentation. Pour de nombreux élèves, l'expérience demeure pour le moins stressante puisqu'elle revient plus ou moins à passer un oral... devant un jury de trente professeurs !

Il faut toutefois souligner que l'initiative a été valorisante pour chacun des participants. « Tout le monde a appris des choses : c'était l'objectif », conclut Oblade.

Les lycéens, en tout cas, auront des histoires à raconter à leurs camarades et, peut-être, pourront-ils compléter quelques rubriques supplémentaires sur Parcoursup...